Kisangani : La stratégie « Nyumba kumi » parmi les recommandations des mouvements citoyens au maire de la ville pour mettre fin au regain d’insécurité

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La montée en puissance de l’insécurité dans la ville de Kisangani, une préoccupation majeure du Collectif des organisations de la société civile et des mouvements citoyens de la région. Une semaine après leur rencontre avec le maire de la ville de Kisangani, ces acteurs de la société civile et activistes des mouvements citoyens viennent d’adresser une note technique à l’autorité urbaine.
Dans ce document envoyé à depechesdelatshopo.com, dénombrent 13 cas d’actes de braquage et vols à mains armées, viols et autres. Ils sont arrivés au constat selon lequel existe dans la ville de Kisangani un banditisme urbain entretenu par des groupes informels des jeunes vulgairement connus sous les noms des staffs (Mexicains, Zaïre, Katamoto, Dents pour Dents, Moscou…) contre lesquels la Mairie ne dispose d’aucune politique d’endiguement. Certains de ces groupes de gangs (à l’instar de Dents pour Dents) opèrent publiquement et impunément sous l’œil impuissant des autorités. A côté des groupes des gangs connus, des hommes armés non autrement identifiables s’attaquent de manière ciblée aux domiciles des civiles pour extorquer des biens des valeurs. Dans la quasi-totalité des cas, la police (même lorsqu’elle est alertée par la population) intervient grandement en retard après que les criminels aient fini leurs opérations et par moment n’interviennent même pas. Aucun procès, ni condamnation de ces bandits de grand chemin n’est enregistré. Au contraire, dans certains cas, ceux qui sont appréhendés sont diligemment libérés contre toute attente. Les réunions du Conseil Urbain Elargi de sécurité ne se tiennent plus sous prétexte qu’elles entrainent des dépenses inutiles alors que la sécurité n’a pas de prix et que la Mairie continue de percevoir des taxes des administrés. La police ne cesse de décrier ses difficultés de mobilité pour intervenir en cas d’alerte. Celle-ci exige souvent aux victimes de prendre en charge son transport . La ville de Kisangani, Chef-lieu de la province de la Tshopo qui fait jonction avec les provinces du Nord-Kivu et Ituri est désormais théâtre des pratiques d’incursion d’hommes armés, tentatives de meurtres et de viol, décapitation qu’on décrit dans ces deux provinces voisines en proie à l’insécurité du fait de l’activisme des groupes armés nationaux et internationaux ;La cartographie sécuritaire de la ville de Kisangani laisse transparaitre une généralisation de poches d’insécurité dans tous les coins et recoins. Aucun quartier ou commune n’est épargné par les semeurs de trouble.

Fort de ce qui précède, les organisations de la société civile et les mouvements citoyens formulent un certain nombre des recommandations adressées aux divers structures et services. Au Maire de la ville de Kisangani de:

Publier un rapport reprenant le nombre exhaustif des victimes de l’insécurité ainsi que les mesures de réparations engagées par l’autorité ;
Interdire formellement la commercialisation et la consommation des boissons fortement alcoolisés ainsi que la fermeture de tous les débits de chanvre sur toute l’étendue de la ville ;
Organiser régulièrement les réunions du Conseil urbain de sécurité elargi auxquelles certaines organisations de la société civile peuvent être invitées ;
Mettre en place d’un numéro vert fonctionnel que la population pourrait appeler pour signaler des cas d’insécurité ;
Installer des Sous-commissariats dans les points chauds de la ville pour traquer tous les groupes des délinquants jusqu’à leur dernier retranchement ;

Intensifier les patrouilles diurnes et nocturnes surtout dans les zones considérées comme dangereuses pour dissuader les semeurs d’insécurité dans la ville ;
Doter de carburant nécessaire à la police nationale congolaise pour assurer sa mobilité surtout pour des interventions urgentes ;

Mettre en place d’un programme de sensibilisation sur la paix en intégrant les jeunes et leaders communautaires pour appeler à la vigilance citoyenne et la coopération avec les forces de l’ordre ;
Mettre en place des chefs des 10 maisons et d’un mécanisme de remontée rapide d’information sur les mouvements suspects dans les avenues ;
En collaboration avec les autorités militaires, intensifier le contrôle des armes les dépôts et celles qui sont détenues par les éléments en uniformes ;
Déployer la crème des services intelligents de la Mairie pour identifier et appréhender de tous les criminels qui sèment l’insécurité à Kisangani ;
Renforcer du contrôle dans toutes les entrées de la ville de Kisangani.

Aux autorités judiciaires, Organiser les procès publics contre les criminels appréhendés ;
Appliquer rigoureusement la loi pour éviter l’impunité qui occasionne des libérations scandaleuses des criminels et bandits de grand chemin.

Aux Autorités policières

De veiller à la discipline des troupes qui opèrent dans les patrouilles diurnes et nocturnes pour éviter que celles-ci tracassent et extorquent la population ;
D’engager des enquêtes internes et sanctionner les cas échéants les officiers de la police accusés d’être de mèche avec les malfrats ;
De relever de leur fonction, les officiers et agents de la police qui s’adonnent à la violation des droits humains ;
De traquer tous les chefs des groupes de gangs connus et identifiés, notamment Lobela Joseph qui sème terreur à Mangobo au vu et su de tout le monde.
Les organisations signataires dudit document sont LUCHA, FILIMBI, NDSCI et AMKA-KONGO.

FROK