Une semaine après la marche des revendications des conseillers communaux de toutes les provinces de la République Démocratique du Congo, leurs voix sont entendues par le gouvernement.
À travers un télégramme adressé aux gouverneurs de province, le vice ministre de l’intérieur Jean-Baptiste NDEZE KATUREBE a, au nom du vice-premier ministre, ministre de l’intérieur sécurité décentralisation et affaires coutumières en mission, instruit les chefs des exécutifs provinciaux de faciliter le cadre de travail des conseillers communaux en assurant leur prise en charge concernant notamment les émoluments qui doivent être tirés dans la quotité des rétrocessions nationales, des taxes d’intérêts communs dues aux entités territoriales décentralisées.
Les réactions n’ont pas tardé. Certains observateurs craignent que cette instruction puisse davantage accentuer la situation de certaines dites pauvres, surtout celles issues du démembrement n’ayant aucune industrie, incapables de se prendre sans l’appui du gouvernement de la République à travers la caisse de péréquation.
Parmi ces réactions, il y a celle de Jean Fidèle TENGBUTI Mambe. Ce vice-gouverneur honoraire de la province du Bas-Uele s’exprime en ces termes à travers les réseaux sociaux : » C’est scandaleux de la part du Ministère en charge de l’intérieur. C’est une occultation des responsabilités du gouvernement dans sa gestion de la décentralisation. D’abord toutes les provinces ne sont pas logées à la même enseigne et les provinces telles que : Kwango ( à la porte de la Capitale, siégé des institutions), Tshuapa, Bas-Uele, Mongala, Nord-Ubangi, Lomami, Sankuru, Kassai et dans une moindre mesure le Mai-Ndombe, toutes issues du démembrement et n’ayant même pas hérité des localités au standing de ville mais plutôt des chefs mieux des territoires qui hebergeaient les districts, qui ne possèdent pas des industries extractives ( ou industries tout court), pas d’infrastructures (routières, bâtiments publics et sièges des institutions de l’autorité de l’État, etc), pas de voiries en chaussées revêtues, dont les regies de mobilisation des recettes n’existent encore que sur papiers avec une pratique archaïque des prélèvement des taxes et autres, dont les animateurs des institutions eux-mêmes sont presque clochardisés, bref;
Le dernier versement de la Rétrocession (une entorse constitutionnelle de la retenue à la source de 40 pc des recettes mobilisées par les succursales provinciales des regies du gouvernement centrale) a été opéré en juillet 2019 par le gouvernement Bruno Tshibala et depuis les mesures conservatoires du Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat ( actuel Président de l’Assemblée Nationale) et les frais de fonctionnement sont devenus dépuis lors sporadiques;
La Caisse de péréquation pour corriger les inégalités des ressources existe mais n’est pas encore opérationnelle plusieurs années après.
De ce qui précède, quid de la prise en charge des membres des Administrateurs des territoires, des Divisions des services déconcentrés, des bourgmestres des Communes autres que celles de la Ville-Province de Kinshasa, etc ;
C’est une patate chaude que le gouvernement central jette entre les mains des gouverneurs des provinces et les victimes expiatoires sont essentiellement ceux miséreux des provinces précitées.
Les Conseils Communaux doivent tenir compte de cette manoeuvre à la limite de fuite de responsabilité..
De son côté, contacté par depechesdelatshopo.com, le professeur Alphonse MAINDO Monga Ngonga, enseignant de science politique à l’Université de Kisangani est tout à fait d’accord avec l’instruction. Il reste maintenant l’application, car, dit-il , il manque un acteur important des recettes propres aux communes, le bourgmestre qui utilise seul les recettes.
Au sujet des communes qui ont commencé à fonctionner récemment à titre d’exemple dans le Bas-Uele, le Haut-Uele et l’ituri, le professeur Alphonse MAINDO Monga Ngonga est precis ; » Ce n’est pas une question d’ancienneté, les communes ont des recettes qu’elles doivent mobiliser en tant qu’ETD. Je sais que même certaines anciennes communes n’arrivent pas à mobiliser des recettes leur reconnues. Il en est de même des chefferies et secteurs. Souvent, les recettes mobilisées sont simplement empochées par les chefs des entités qui ne tiennent aucune comptabilité. La situation est dramatique. Aucune ETD de la Tshopo ne tient de comptabilité, même simple à double entrée ! Nul ne sait combien est mobilisé encore moins à quoi ça sert. »
Wait ans see.