Sciences : Kisangani abrite pendant 5 jours le colloque international ‘ Espaces sociaux, langues et matérialités dans l’histoire du bassin congolais septentrional « 

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Il se tient à Kisangani du 17 au 21 juin 2024, un colloque international sur  » Espaces sociaux, langues et matérialités dans l’histoire du bassin congolais septentrional » dans le cadre du projet BANTURIVERS exécuté par l’Université Libre de Bruxelles en partenariat avec l’Université de Kisangani.

Le go de travaux a été donné lundi 17 juin 2024 en l’amphithéâtre de l’université de Kisangani par le secrétaire général académique assumant l’intérim du recteur de cet alma mater le professeur Juakali Jean Jeannot.

Le colloque convie des chercheurs et chercheuses en anthropologie, archéologie, linguistique, histoire et disciplines connexes à une réflexion commune sur les différenciations et interactions sociales, linguistiques et matérielles qui ont marqué l’histoire longue du bassin congolais septentrional. Le projet ERC « BANTURIVERS » tente de mettre en évidence la formation historique d’espaces sociaux depuis les expansions bantoues jusqu’à aujourd’hui, avec un intérêt particulier porté à la distribution spatiale 1) des réseaux d’échanges économiques, sociaux et politiques, 2) des langues et 3) de la culture matérielle (styles et techniques de la poterie, métallurgie, pêche).
Dans cette optique, le colloque a une préférence pour des communications liées aux axes thématiques suivants:

– Échanges économiques et sociaux: quels liens favorisant des échanges existe-il entre les habitant.es de la Tshopo (et au-delà) et quelle est la distribution spatiale de ceux-ci ? Cet axe s’intéresse à l’émergence historique, voire à l’activation et la production contemporaine, de liens économiques (entre commerçant.es sur les marchés locaux, entre milieux socio-professionnels interdépendants, entre pêcheur.euses et agriculteur.rices, etc.) et sociaux (entre parents et pseudo-parents, entre spécialistes, etc.), tant à l’échelle locale et régionale (individu, village, clan) qu’à une échelle plus large (ethnique, commerciale de longue distance, etc.)

Pr Birgit de l’université libre de Bruxelles

– Langues: le deuxième axe s’intéresse à la formation des langues et au rôle desdites langues dans l’histoire des communautés de locuteur.rices. Est-il possible d’identifier des aspects linguistiques révélateurs de liens historiques particuliers entre groupes sociaux ? Dans quelle mesure et comment l’émergence des différenciations sociales et culturelles se reflète-t-elle dans les structures linguistiques, et vice versa ?
Techniques et matérialités: le troisième axe porte sur les techniques et les matérialités de la poterie, de la métallurgie et de la pêche. Que révèlent les traces archéologiques et historiques à propos des liens sociaux et culturels ? Quels sont les indices de continuité et de rupture socio-politiques visibles par la culture matérielle ancienne comme la poterie et la métallurgie ? Que peut-on en conclure quant à l’évolution des communautés productrices de poterie et de métallurgie, depuis leur arrivée dans la région jusqu’à la période actuelle ? En quoi les techniques de façonnage des objets nous renseignent-elles sur le contexte socio-culturel au fil du temps ? De même, qu’en est-il concernant les techniques de pêche ?
Formation sociale et identification: cet axe s’intéresse aux processus dynamiques de création de l’identité, c’est-à-dire aux pratiques d’identification tant par le passé qu’à l’heure actuelle. Il vise à réunir des cas empiriques qui re-/produisent, défient, ou révèlent les limites de la conception (coloniale) d’un lien figé entre identité et appartenance spatiale. Les conflits fonciers, l’innovation et l’hybridation linguistique, les groupes WhatsApp de « ressortissants », la pluralité des revendications et des appartenances ethniques, l’usage du passé comme ressource dans les tentatives de renégocier la tradition orale locale, les revendications de reconnaissance officielle de groupes sociaux en formation, le changement de clan, la formation et la pratique de parentés à plaisanteries, etc. sont autant d’exemples à partir desquels une telle thématique peut être investiguée.

 

A noter que les participants, une quarantaine, viennent de l’Europe, des pays africains, de la RDC et de la province de la Tshopo.