Le Professeur Jean-Faustin SIMBA Akokola vient de totaliser 7 ans à la tête de l’université de Bunia : d’abord pendant deux ans comme secrétaire général académique, puis pendant trois ans comme recteur ad-intérim et déjà deux ans comme recteur de cet alma mater.
Profitant de sa visite à Kisangani, le numéro 1 de l’unibu a eu un entretien à coeur ouvert avec la Radio Flambeau de l’Orient, RFO et depechesdelatshopo.com pour parler du bilan mi-parcours de sa gestion au sein de cette institution phare de la province de l’Ituri. C’était le samedi 8 juillet 2023 au jardin du bâtiment administratif de l’université de Kisangani. La gestion académique, la gouvernance financière, l’ouverture de l’unibu au monde, la sécurisation du patrimoine de l’université et les perspectives d’avenir sont les points évoqués.
Concernant la gestion académique, à leur entrée en fonction en février 2017, les enseignements à l’université de Bunia étaient tenus essentiellement par les assistants dans les facultés avec trois professeurs. Il s’agit des Facultés des Sciences sociales politiques et administratives, sciences agronomiques, médecine vétérinaire, sciences économiques et de gestion, sciences de l’information et de communication, médecine.
Ainsi, le comité de gestion a mené une action pour tisser les relations de partenariat avec certaines universités notamment l’université de Kisangani, de Kinshasa et de Lubumbashi, de Bukavu, de Goma et de Graben pour que leurs enseignants viennent prêter main forte et cela a marché de sorte que les effectifs des étudiants ont sensiblement augmenté 1600 trouvés en 2017 pour atteindre les 2500 étudiants actuellement. Car, les parents ont compris que ça ne sert à rien d’envoyer leurs enfants ailleurs, l’unibu étant devenue compétitive. Autre action, c’est le Partenariat conclu en 2018 avec l’UNIKIS qui a consisté à la production de personnel enseignant au niveau de 3e cycle notamment le doctorat et le Diplôme d’Etudes Supérieures. Dans les 5 années de partenariat, déjà 3 docteurs à thèse ont été produits en droit, en science politique et en science agronomique. Actuellement, il y a une ruée des enseignants de l’unibu vers l’UNIKIS pour obtenir les diplômes d’études supérieures et le doctorat. Plus de 80 dossiers ont été déposés à l’UNIKIS et les enseignants de l’unibu sont déjà en formation avec comme objectif de produire dans trois ans, pas moins de 8 professeurs et pas moins de 20 ou 30 DES, ce qui sera un bilan important de son passage à la tête du comité de gestion de l’université de Bunia. Le comité de gestion a pris en charge la moitié des frais liés à l’inscription, impression des travaux académiques, un espace de travail en terme de gîte.
Au chapitre de la recherche,nous avons entamé un programme pour redynamiser ce secteur, avec les deux centres de recherche, on y a introduit dans les équipes de direction des recherches certains professeurs de l’université de Kisangani et de Kinshasa pour donner un nouveau tonus. Une dizaine des membres du corps scientifique de l’unibu sont engagés dans la recherche doctorale.
MÉCANISATION DES MEMBRES DU PERSONNEL
Sur le plan administratif, à son arrivée, il n’y avait que deux agents mécanisés dont un est décédé sur environ 200 membres du personnel académique, scientifique, administratif, technique et ouvrier de l’unibu. Grâce à ses démarches auprès de la hiérarchie notamment le ministère de l’enseignement supérieur et universitaire et de la fonction publique,
120 membres du corps académique, scientifique, administratif technique et ouvrier sont actuellement mécanisés.
D’autres démarches sont en cours pour les 40% qui restent pour qu’ils soient mécanisés afin de résoudre le problème de l’unibu caractérisée de désordre dû au fait que beaucoup d’agents n’étaient pas mécanisés. Le peu des frais académiques payés par les étudiants servaient pour la prime du personnel et l’unibu n’était pas en mesure de réaliser les projets d’investissement.
OUVERTURE DE L’UNIBU AU MONDE
Ayant trouvé l’université de Bunia dans une position d’enclavement, les démarches ont été menées sous la bénédiction du ministre de tutelle pour l’ouverture de cette université au monde. UNIBU fait partie des grandes entreprises de recherche au niveau international, affichée à une plateforme de recherche appelée RUFORUM qui réunit environ 180 institutions de recherche au niveau mondial et dont le siège se trouve à Kampala où un accord de partenariat a été signé avec les centres de recherche et des universités ougandaises. Ainsi, des étudiants y participent aux formations et stages de trois mois. Des contacts ont été pris avec la Haute école de gestion de Fribourg pour nouer des partenariats avec des universités suisses. Bientôt, Ces Universités viendront former dans le cadre de formation continue au niveau de l’unibu des entreprises et des hommes d’affaires. Au conseil d’administration des universités de la RDC, l’unibu a repris sa place en participant aux sessions. Il y a la collaboration avec la MONUSCO, le PNUD, Humanitarian Harvard University. Les différentes facultés organisées par l’université de Bunia bénéficient de concours des universités qui ont la spécificité d’organiser ces différentes filières. L’université de Kisangani, c’est la faculté de médecine et la faculté des sciences sociales. L’université de Kinshasa, c’est la faculté des sciences économiques et l’université de Lubumbashi, c’est la faculté de médecine vétérinaire et la faculté de géologie. L’IFA Yangambi, c’est la faculté des sciences agronomiques. Cette ouverture s’est faite de façon pertinente en choisissant les établissements ayant l’expertise en matières des facultés organisées par l’unibu.
SÉCURISATION DU PATRIMOINE ET CONSTRUCTION DES INFRASTRUCTURES.
Étant donné que le site qui héberge l’université de Bunia est en voie d’être spoliée, avec l’accompagnement du conseil d’administration des universités Congolaises, le comité de gestion a monté un dynamisme pour faire revenir l’université dans ses droits. En outre, il y a eu obtention d’un certificat d’enregistrement pour un terrain de 20 hectares, don d’un particulier. Sur financement du gouvernement de la République, les travaux de construction des bâtiments modernes sont en cours. Il s’agit de trois homes à trois niveaux avec la capacité d’accueil de 120 chambres pour chaque home ; Bâtiments de douze auditoires modifiables. C’est-à-dire un auditoire peut donner lieu à trois auditoires comme on peut aussi le réduire à volonté; un bâtiment administratif de trois niveaux où tous les bureaux seront logés et une amphithéâtre de 500 places et sept laboratoires.
L’UNIBU FACE AU CONFLIT COMMUNAUTAIRE HEMA – LENDU.
Concernant cette épineuse question, le professeur Jean-Faustin SIMBA Akokola affirme que l’unibu est loin de ce conflit : » je suis avec tout le monde et je ne suis avec personne. C’est-à-dire que Je suis avec tout le monde dans le cadre de mon travail, mais lorsque je me soustrais dans le cadre de mon travail, je ne suis avec personne. J’ai tout le monde comme ami et je ne m’attache à personne.
Le conflit dont on parle, nous évitons que ça arrive à l’université et n’a pas encore atteint l’université où les deux communautés cohabitent, travaillent ensemble. Moi comme recteur avec toute la communauté universitaire, nous veillons à ce que ce conflit n’affecte pas la bonne marche de l’université. »
L’ituri est conscient de l’apport de la Tshopo depuis la création de l’université de Bunia et la Tshopo aussi à travers ses enseignants continue à accompagner. Il ne s’est posé aucun problème. Nous avons plus de 80 de nos enseignants qui suivent la formation ici( NDLR: Kisangani). S’il y avait des problèmes, ils n’allaient pas venir et nous aussi on n’allait pas travailler là bas. Si vous entendez des problèmes, ça, ce sont des personnes qui ne comprennent pas le fonctionnement de l’université, elles ne comprennent pas que sur le plan scientifique, académique, ces deux communautés ( NDLR; Tshopo et Ituri) sont intimement liées pour relever les défis. Nous venons d’une même province( NDLR: Province Orientale), ceux qui sont en avance doivent accompagner ceux qui en ont besoin. Et ceux qui en ont besoin doivent protèger ceux qui sont en avance pour que demain nous soyons une communauté homogène scientifiquement et académiquement.
PERSPECTIVES D’AVENIR
Plaçant un mot concernant les perspective d’avenir, le professeur Jean-Faustin SIMBA Akokola estime qu’une fois le projet du chef de l’État Félix Antoine TSHISEKEDI Tshilombo sur la construction des infrastructures terminé, tous les ingrédients pour faire de l’UNIBU une université moderne seront en marche et elle va rayonner sur le plan régional. Dans cette optique, le comité de gestion projette l’augmentation du nombre important du personnel académique et scientifique en position de défendre leurs thèses de doctorat. Ainsi, le coût de la formation va baisser à l’université de Bunia.