En marge de la clôture du projet de lutte contre l’impunité des crimes environnementaux, en sigle LCICE, un atelier d’un jour a été organisé le vendredi 8 décembre à Kisangani, par l’Ong Tropenbos RD Congo. Près de 50 acteurs du secteur de justice civile et militaire, de l’administration forestière et de sécurité, du monde associatif et des opérateurs privés d’exploitation des ressources naturelles ont échangé en présence du représentant de la gouverneure de la Tshopo. C’était à l’Hôtel Plaza situé au quartier Plateau Boyoma dans la commune Makiso, à Kisangani.Selon Me KANGAMINA, qui a parlé au nom de l’autorité provinciale, le rapport de ce projet qui a pris une année, appuie les efforts visant à renforcer les capacités des professionnels de la justice à divers niveaux pour une lutte efficace contre les crimes environnementaux dans la province de la Tshopo. Ce projet d’une année exécuté par Tropenbos RD Congo dans les provinces du Bas-Uélé (Buta et Aketi), de la Mongala (Bumba, Bongandanga et Lisala) et de la Tshopo (Bafwasende, Isangi, Kisangani et Ubundu) a été financé à l’ordre de 103619.25 Euro, par l’ambassade du royaume de Pays-Bas en République Démocratique du Congo afin de contribuer à une protection efficace de l’environnement pour préserver la vie dans ces régions. 17500 personnes ont été touchées par ce projet, indique ce rapport.
Justice militaire bonne élève
Le rapport détaillé de l’exécution de ce projet présenté par le directeur de Tropenbos RDC indique que, bien que jouant un rôle important, le massif forestier de la RDC (environs 145 millions d’hectares des forêts denses humides) qui couvre plus de 60% de son territoire, rend d’énormes services écosystémiques à la communauté nationale et à l’univers tout entier. est beaucoup plus menacé pour des raisons diverses. Pour le professeur Alphonse MAINDO, bien que les forêts de la RD Congo arrivent encore à nourrir et protéger ses communautés riveraines en contribuant à l’atténuation des effets du changement climatique par la séquestration et le stockage des gaz à effets de serre dont le CO2, il existe des graves pratiques anthropiques qui menacent sérieusement les forêts et tous les systèmes notamment l’agriculture itinérante sur brûlis, l’exploitation forestière minière et agropastorale abusive, carbonisation, agrobusiness, urbanisation, mauvaise gouvernance. Il a soulevé les nombreuses initiatives d’exploitation durable de la biodiversité congolaise qui visent à contribuer à limiter, si pas éliminer les causes et les effets de la dégradation environnementale. Le directeur pays de Tropenbos au Congo démocratique reconnait parmi les leçons à capitaliser des progrès notoires du côté de la justice militaire en matière de répression des crimes environnementaux contrairement aux juridictions civiles dans les trois provinces bénéficiaires du projet LCICE. Le rapport fait état d’une inadéquation entre les formations du cursus académique sur le droits et les évolutions du même domaine en rapport avec les droits environnementaux chez les professionnels de ce secteur.
RDC Pays problème ; pas encore solution
Après la présentation des réalisations encourageantes de ce projet et les faiblesses enregistrées tout au long de sa mise en œuvre, l’assistance a émis les vœux d’un renforcement des mécanismes locaux de surveillance des crimes environnementaux en associant aussi et surtout les acteurs du secteur privé mais aussi renforcer les cours et tribunaux en moyens nécessaires afin de mener sans merci la lutte contre l’impunité des crimes environnementaux. Cette lutte se heurte à une faible appropriation des acteurs de justice civile à cause entre autres des antivaleurs. D’où le changement de la gouvernance a été souhaité par le Professeur MAINDO pour éviter les interférences dans le traitement des dossiers en justice. Pour le directeur de Tropenbos RDC, c’est bien le manque d’une bonne gouvernance du secteur des ressources naturelles qui fait à ce que la République démocratique du Congo ne puisse être « pays solution » pour faire face au changement climatique. La RDC constitue plutôt encore un des problèmes dans la protection de manière durable de l’environnement.
Ernest MUKULI