Le taux de participation et de representativité des femmes de la Tshopo au parlement provincial et national reste très faible. Les causes, les consequences et les strategies de lutte contre cette faiblesse était au centre d’une journée d’échanges organisée par le Groupe Lotus à l’intention de 50 femmes des mouvements associatifs de la commune Lubunga samedi 23 septembre 2023 à la sale Boyoma Central. La formation a portée sur la participation des femmes dans la gouvernance locale dans la province de la Tshopo avec l’appui financier de l’Ambassade de la république fédérale d’Allemagne en République Démocratique du Congo.
L’absence de l’électricité, de l’eau de la REGIDESO, l’état très délabré des infrastructures, ajouter à cela les écarts de développement entre cette commune urbano-rurale et les autres communes de la ville de Kisangani justifient la determination des participantes à voir l’une d’elles devenir parlementaires aux élections locales de décembre 2023 selon le calendrier de la CENI.
“Les hommes nous promettent la lune. Mais, les réalités des faits sont toutes autres depuis 2006”, dénonce Philomène, s’exprimant en Kiswahili, avec son bébé entre ses bras, en reaction à une question sur pour quelles raisons ells prennent l’option d’accorder les chances uniquement aux femmes pour les élections locales. Une autre jeune femme de lancer, « vous les hommes, vous avez exceller dans les fausses promesses. Notamment jeter le pont sur le fleuve entre Lubunga et Makiso.
Promouvoir l’unité entre les femmes
L’introduction des mésures particulières dans la loi électorale qui favorise des candidatures des femmes marque une avancée importante pour les droits des femmes en RDC, reconnues les participantes. Mais, cette avancée ne rassure pas pour les femmes des organisations de la société civile de Lubunga d’arracher même un siege à la deputation nationale ou provinciale.
Quant bien même, l’une d’elles dans la salle est candidate à la deputation provinciale.
”Si les élections précédentes il n’y avait pas beaucoup de femmes, c’est parce que on ne savait pas. Nous n’allons plus toujours rester à la cuisine. Cette fois-ci, nous allons competir”, se declare maman Zaina. Sa voisine MOOLE Josephine ajoute “c’est l’unité entre les femmes de Lubunga qui doit faire confiance aux femmes qui sont déja candidates en mettant de côté nos divergences religieuses et culturelles”. Hervé M’Fanga avocat et membre du Groupe Lotus exhorte l’assistance à l’action pour augmenter les chances des femmes candidates aux prochaines élections. Le Groupe Lotus a armé ces femmes à pouvoir se mobiliser pour se souder contre les bloccages à l’élection des femmes. ”Pourquoi est-ce que lorsqu’une femme autoritée arrive les hommes n’étalent pas leurs pantaloons”, lance ainsi dans la foulée cette question, Johnson LETOKOLOMBO du Groupe Lotus.
» Cette fois devant deux candidatures d’un homme et d’une femme, nous allons voter la femme« , affirme ADULUMBA MWAYUMA en réaction de révolte et d’opposition aux habitudes d’étaler les pagnes aux hommes en quêtes des voix.
« L’unité des femmes de Lubunga constituera une force redoutable pour augmenter la participation et la représentativité des femmes de la Tshopo au sein des institutions publiques », exhorte Maître Ghylaine LUMALIZA, coordonatrice de ce projet après avoir remarqué des complexes qui animent encore certaines femmes de la commune Lubunga. “Que la majorité des sieges pour chacune des six communes soit rafler par les femmes”, soutient-t-elle.
Actions et non slogan
C’est pour cette raison que des propositions des actions concrètes ont été soulevées séance tenante. Que chaque femmes puisse convaincre le responsable de son église afin qu’elle parle de temps en temps l’importance de voter une femme comme député ou conseillère communale ou encore urbaine.
Pour Madame Antoinette, elle propose ”que les femmes battent campagne en faveur des femmes candidates”. A la représentante de l’église protestante d’ajouter “que les autres femmes de profiter du rôle qu’elles jouent à l’église pour parler des candidatures des femmes”.
Pour éviter que les motivations de ces femmes de la société civile ne se limitent aux simples slogans, il y a nécessité de nous accorder du soutien pour qu’on se coordonne et parvenir à des alliances, pour apporter des chances d’une grande mobilisation.
“Nous sommes une force, ils viendront nous chercher parce que nous sommes majoritaires. Nous devons reprendre notre honorabilité vis-à-vis des hommes politiques. Lorsqu’on vous demande d’étaler nos pagnes, reciproquons, que les hommes d’abord étalent leurs pantalons et chemises”, exhorte Honorine Musafiri avocate au barreau de la Tshopo. “On doit se prendre en charge. Les problemes des femmes au parlement ne peuvent être mieux presentés et soutenus que par les femmes”, ajoute avec fermeté cette jeune juriste.
Ernest MUKULI