Le conflit intercommunautaire MBOLE et LENGOLA persiste dans la commune Lubunga et sa périphérie. Jusqu’à quand la fin et comment y mettre fin ? Ces questions préoccupent plus d’un congolais. Plusieurs acteurs ont proposé des thérapies, chacun selon son domaine.
Professeur Jean bedel IYOKA TANGELA N’KUMU est non seulement enseignant à l’université de Kinshasa et dans d’autres universités de la RDC ainsi qu’à l’étranger, mais aussi Expert dans le règlement des conflits.
Dans un entretien avec la presse à partir de Kinshasa, il se dit sensible à toutes questions touchant à la marche de sa Tshopo natale. C’est avec beaucoup d’écoeurement qu’il constate que ce conflit intercommunautaire MBOLE et LENGOLA se perpétue.
Ainsi, le professeur Jean-Bedel IYOKA Tangela N’kumu propose une thérapie sous forme de quatre recommandations:
La première recommandation est adressée aux membres de deux communautés. Ici, il les appelle à résister à l’aveuglement de cette haine intercommunautaire qui est en train de s’installer alors qu’ils sont tous les deux victimes de quelques individus égoïstes et irresponsables qui se trouvent aujourd’hui très éloignés d’eux. Ce sont eux, les MBOLE et LENGOLA qui s’entretuent alors qu’ils ont toujours habité ensemble depuis des temps immémoriaux, partagent leur bien-être et leur misère.
La deuxième recommandation, c’est aux notables et aux forces vives de deux communautés. Ils doivent prendre conscience de la menace qui s’installe, une menace qui comporte des conséquences, d’imaginer des mécanismes d’apaisement et de réconciliation en s’appuyant en tant que chefs traditionnels, aux pratiques traditionnelles dont ils sont héritiers.
En troisième lieu, les leaders sociaux et politiques de la Tshopo en général et les leaders politiques et sociaux de deux communautés en particulier doivent entreprendre des initiatives en faveur de la paix. Le professeur Jean-Bedel IYOKA Tangela N’kumu appelle l’ensemble du leadership provincial à s’associer aux chefs traditionnels et leaders locaux dans une démarche qui doit viser à rechercher une paix durable, à défaut de l’existence d’une telle dynamique au niveau local entre les chefs traditionnels, et les leaders locaux de deux communautés, que les leaders communautaires et sociaux au niveau de la province et ceux qui opèrent au niveau du pays engagent cette initiative pour mobiliser aux côtés des chefs traditionnels ces initiatives de paix et de cohabitation pacifique.
Enfin, aux autorités politiques et administratives tant au niveau provincial que national avec au premier rang le président de la République, chef de l’État d’agir à cinq niveaux d’actions à savoir le législatif et l’exécutif provinciaux, que l’ensemble de l’autorité d’écouter les préoccupations fondamentales formulées par les uns les autres, imaginer de rencontrer la cause véritable du problème qui se pose aujourd’hui, qui est la cause emphytéotique de cette bande de terre à problème et aussi y apporter des réponses à la fois legale, administrative, sociale et politique, favoriser des mécanismes de réparation des dommages économiques, sociaux et psychologique subis par toutes les victimes de deux communautés et enfin, de travailler avec les forces vives et les leaders politiques locaux, provinciaux et nationaux pour consolider cette réconciliation qui doit absolument être rétablie entre les deux communautés. Car le Congo qui fait déjà face à une guerre d’agression n’a pas besoin à un brasier dans la province de la tshopo dont on connaît la position stratégique, un verrou entre l’Est et l’Ouest du pays.
Rappelons que mû par le souci de servir sa Tshopo, le Professeur Ordinaire Jean-Bedel IYOKA Tangela N’kumu a été récemment candidat aux sénatoriales. Malheureusement, la chance n’a pas été de son côté.
FROK